Idrissu, jeune étudiant en médecine, apprend que son père est mort dans le nord du Ghana. Il part pour le village….
Après l’enterrement du père, le chef de village lui demande combien de temps il compte rester? Lui, veut immédiatement repartir pour reprendre ses études. Le chef lui conseille de rester au village s’occuper du champ et de sa famille devenue sans chef et minée par quelques litiges.
Entre travaux champêtres, jardinage, médiations diverses, le piège se referme tout doucement sur Idrissu. Restée à Accra, sa copine lui rappelle qu’il doit revenir mais cela semble déjà tard. Le temps passe et la vie au village est prenante. La nouvelle saison approche.
Face aux difficultés de la vie au village, Idrissu craque et crie sa colère : il veut fuir loin de ce lieu où les choses sont incontrôlables. Lui le cartésien, l’homme de la ville…
Le chef du village s’en amuse d’ailleurs, lui demandant s’il veut « pouvoir contrôler les choses, ici à Nakom ? Cela aurait été peut-être possible à Koumassi, mais ici…. serre les dents et avance, n’es-tu pas un africain ? »
Génération sacrifiée, heurts entre monde moderne et traditionnel, « Nakom » est une incursion dans l’univers culturel et social d’un village kussassé, et la similitude avec ce qui se passe ailleurs est très frappante.
Ce film aurait pu être burkinabè car son propos, sa langue et ses personnages ont une forte résonnance avec la culture moaga.
Les belles images du paysage, le jeu tout en finesse des comédiens (Jacob Ayanaba est parfait dans son rôle), la narration fluide et maitrisée en font un film à voir absolument.
Yasser BABA
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