Nissi Joanny TRAORE se plait à répéter à tous que « Sossobala » n’est pas un film sur le balafon, et il a fort raison. C’est beaucoup plus et beaucoup mieux que ça. Le Sossobala, existe depuis 1211, c’est un témoin vivant d’une grande partie de l’histoire mandingue. De Soumahoro Kanté à nos jours, il est le symbole de la liberté et de la démocratie qui ont prévalu dans cette région du monde bien avant l’occident.
Quand il s’agit de faire un film, Nissi Joanny TRAORE, prend son temps car il ne s’engage jamais à la légère. C’est pourquoi sa filmographie est moins fournie qu’elle n’aurait pu l’être à un moment où certains étaient fiers de clamer qu’ils font un long-métrage tous les trois mois.
Patient, rigoureux, méthodique, il s’implique et fait corps avec ses œuvres. Il ne triche pas, il est total et cela se ressent aussi dans Sossobala où il a donné plus de cinq ans de sa vie entre la Guinée, la France, le Mali et le Burkina Faso pour nous emmener, pas à pas, au cœur de la légende de cet instrument mystique et historique.
C’est un documentaire de création comme on les aime, bien construit, techniquement au top et qui en met plein la vue. Par le talent dont il est pétrit, l’auteur arrive à nous replonger dans une fascinante histoire d’un balafon singulier jalousement conservé à Niagassola.
A. Yasser BABA