« On peut tourner, là ? » … la silhouette gracile du jeune réalisateur bouge sans cesse, il veut s’assurer que tout est fin prêt pour lancer la journée. « On vient de boucler le premier mois de tournage, il nous reste encore deux mois… »
Vendredi 07 mai 2021, visite sur le plateau de tournage de la deuxième saison de la série télé « BIBATA ou La cité de la passion ».
Après nous avoir présentés tour à tour à ses techniciens, il est revenu s’installer dans le luxueux salon de la villa cossue qui fait office de décor. Assis entre Alassane Dakissaga (GEORGES), sa fille dans la série Mariana (Aicha YAMEOGO) et sa femme Lisa (Compaoré Fatima), Gnanou donne ses directives, échange avec ses assistants, demande conseil humblement.
« Franchement, y a rien à dire, ça se passe super bien et on se donne à fond pour que le résultat soit magnifique» nous dit Dakissaga, entre deux essais.
« Dans la rue, les gens trouvent que j’exagère et que je suis une femme trop exigeante avec son mari… ça me fait rire, mais ça fait plaisir aussi parce que ça prouve que j’ai bien interprété mon rôle… » nous confie Lisa.
L’immensité de la tâche ne semble pas effrayer ou paniquer le Réalisateur au point de se montrer tendu ou stressé.
« Donnez une chaise aux comédiens, je vous le dis tout le temps, quand ils ne répètent pas, il ne faut pas les laisser debout ».
Il va lui-même chercher une chaise pour son acteur principal, puis entre en conversation avec le département image.
« Lui c’est Gansonré, le régisseur, un mogo puissant… c’est grâce à eux que je tiens… »
Mamadou Maboudou Gnanou, est un self made-man qui peut être fier du chemin parcouru.
L’heure du bilan est encore très loin, mais on peut tout de même lui tirer son chapeau car on sait d’où il est parti.
Son équipe technique est à son image. Un parfait mixte de jeunesse et d’expérience. Paul DJIBILA, Directeur Photo émérite veille sur la qualité des images. Sont là également, Konaté, Soulama, Issiaka, autant de techniciens chevronnés qui ont usé leurs fonds de culottes sur de prestigieux plateaux locaux. Ce sont ces « koros » qui tiennent la main de jeunes pousses, à peine trentenaires à qui Gnanou, entre deux éclats de rire reproche « les jeunes là, vous ne connaissez pas les maestro… » Puis il passe aux présentations.
Une demi-heure s’est écoulée depuis notre arrivée, les choses ont avancé.
Un dernier coup de pinceau de maquillage donné par Roukietou Barry, l’inoubliable petite fille de Yaaba (Idrissa Ouédraogo) qui s’est reconvertie en technicienne, et l’équipe se met en place.
« Silence, on va tourner »…
Sur ce, à pas feutrés, nous nous éloignons alors que d’une voix de stentor un technicien lance : « Moteur ! »
G.D