C’est une banale et ordinaire opération de corruption par de jeunes policiers qui veulent dépouiller un vieil homme commerçant de volaille. Les choses se compliquent car le vieux fait littéralement avaler son sifflet à l’impertinent.
Transporté à l’hôpital, la science s’avère incapable de résoudre le problème, il faut repartir vers ses racines, vers la source, vers la tradition, vers les vieux…
Le regard dédaigneux que certains jeunes posent sur les « anciens », dépasse le simple et naturel cadre du conflit de générations qui a toujours existé. Il est le fruit des mutations sociales, technologiques, culturelles en cours et Tiburce BOCOVO, jeune auteur-lui-même a eu le mérite de bien comprendre ça et de soulever la question à travers son film sélectionné du reste dans la section SUKABE (jeunesse) et spécialement projeté à l’intention des ciné-clubs d’étudiants le vendredi 22 octobre au siège du FESPACO.
Tout ou presque, est étonnant et détonant dans ce film. D’aucun pensent que le « monde s’effondre » et que plus rien ne va avec les jeunes et pourtant c’est un jeune homme d’une trentaine années, dont les créations s’inspirent de la tradition africaine qui signe cette œuvre. La société de production du film est NEWTOUCH (nouvelle touche) mais ne s’oriente nullement vers des projets futuristes mais plutôt, plonge dans le passé et nos traditions pour raconter, alerter et sensibiliser au besoin.
L’écriture dans le film est plaisante et captivante à tel enseigne que l’on regrette (et cela est rare) que ce soit si court…
On peut déplorer que le casting n’ait pas été très exigeant en confiant le rôle du vieil homme à un homme plutôt jeune, mais globalement c’est un film réussit qui aurait mérité une place en compétition à ce grand rendez-vous du cinéma continental.
Idrissa GUIGMA