Deux vigiles dans un parking souterrain d’un immeuble de bureau surveillent de bellesvoitures. Le parking est vide et la nuit risque d’être longue. Pour se tenir compagnie, ilsévoquent leurs philosophies, leurs blessures, leurs rêves.
Sélectionné à plusieurs festivals de films du monde, ce film plaisant à voir est une « ode à l’amour et à l’imaginaire » qui aurait largement mérité d’être au FESPACO 2021 même si son réalisateur est déjà sur les plateaux en tournage pour un autre bijou sans doute.
« Que nous reste-il si on nous enlève nos rêves ? »
D’origine réunionnaise, Vincent Fontano, acteur, auteur et metteur en scène, se définit comme suit :
« Je suis né une nuit sans vent. Fils de personne, je n’avais pour moi qu’une grand-mère ancre qui me portait par le col. Une grand-mère qui ne s’exprimait qu’en parabole, le reste du temps, taiseuse. Moi, qui n’avais rien, elle m’a fabriqué un héritage de souvenirs invérifiables et de mots trop petits pour n’avoir qu’une seule définition. Un oncle, premier bachelier noir de La Réunion, un grand-père premier ingénieur marron et un arrière-grand-père artiste, enfin faussaire, qui a fini sa vie au bagne à Cayenne. Narquoise, ma grand-mère me demandait : et toi, tu feras quoi ?
Un jour, je lui ai répondu que moi, je serais celui qui raconterait leurs histoires à elle et aux autres. Ma grand-mère sourit et me répondit qu’elle reconnaissait bien là ma paresse. Promesse tenue, j’écris. Ne vous étonnez donc pas de cette malfaçon dans mon langage. Je porte mes morts dans mes doigts. Ils ne sont pas toujours très dociles. »
Vivement le prochain Fontano !
Yasser BABA.