Séna est une jeune fille qui n’a jamais connu son père et qui vit une situation difficile avec le nouveau époux de sa mère. Séna va faire des recherches en cachète pour connaitre son vrai père. Face à son insistance, la jeune fille s’est toujours heurtée à un mur car sa mère lui répondait toujours « tu ne comprends rien à rien » « c’est un lâche » et Séna retorquait « ce lâche c’est mon père… »
Mais qu’est-ce qui se cache donc sous cette volonté farouche de lui cacher la vérité ? A-t-elle seulement posé les vraies questions ? Toute vérité est-elle bonne à savoir ?
Le trio d’interprètes sur qui repose le jeu se montre à la hauteur de la tâche et nous ferons une mention spéciale à la convaincante et charmante Marianne HINNOUHO qui illumine le film de son beau teint noir brillant, de son visage placide et de son jeu sans retenue. Les meilleurs moments du film resteront sans doute les moments où fille et mère sont face à face. C’est visiblement là que se situe le cœur du drame.
Dans sa mise en scène, Fleur Hessou ne prend pas trop de risques, préférant souvent un conventionnel champ contre champ pour conter son histoire, mais lorsque Séna part de la maison et que sa mère la recherche, la caméra libérée se balade aisément et laisse entrevoir d’énormes possibilités artistiques.
Après avoir connu la vérité, Séna marche seule dans la rue, baignée par la lueur du soleil couchant, et la caméra une fois de plus bouge autour d’elle, comme une dernière danse.
Poignant et sincère, le film Italè (identité) ne laisse pas indifférent et la jeune réalisatrice pose un regard juste sur un phénomène qui tourmente bien jeunes personnes. Comment se construire si on ne sait pas qui on est et d’où on vient ? Ne dit-on pas que « une identité doit être établie avant d’être transcendée » ?
Awa SEREME